Claude Nicolas Billerey (Billerez) est né le 20 août 1666 à Besançon. Médecin et naturaliste, il parle de nombreuses langues vivantes et mortes. L’ouverture d’une faculté de médecine, faisant suite au transfert de l’université en 1691, marque le développement universitaire bisontin.
En effet, trois chaires de médecine existent déjà, la troisième sollicitant un enseignement conjoint de la médecine et de la botanique. Reçu comme professeur de médecine, Billerey est chargé de cette troisième lecture de médecine du 31 août 1702 au 20 novembre 1713, puis, jusqu’au 16 mai 1718, de la seconde lecture. Enfin, de cette date à sa mort, il est nommé titulaire de la première chaire de professeur royal de médecine à l’université de Besançon. Il devient alors le doyen de la faculté et assume à trois reprises, en 1718, 1730 et 1739, des responsabilités au rectorat de l’académie1. Il est également membre correspondant de l’Académie des sciences. Pour les besoins de l’enseignement de la médecine, Billerey organise le premier jardin botanique de Besançon sous sa forme publique, universitaire et municipale.
À la fin de sa carrière, Claude Nicolas Billerey écrit plusieurs manuscrits scientifiques de zoologie, conservés aujourd’hui à la bibliothèque municipale de Besançon. Écrits en français et abondamment illustrés de sa main, ils traitent des poissons des rivières du comté de Bourgogne, mais aussi des reptiles, des insectes, des quadrupèdes et des oiseaux d’Europe, ou encore des abeilles. Il compose un traité médicinal en latin, essentiellement appuyé sur les usages des plantes curatives. L’ensemble de cette œuvre remarquable, rédigée entre sa quatre-vingt-unième et sa quatre-vingt-sixième année, montre une affection toute particulière pour l’histoire naturelle, en plus de la médecine. Elle est la preuve de sa santé et de sa vivacité exceptionnelles.
Il apparaît aisé d’établir un lien entre la qualité des dessins et la proximité géographique des espèces. Les plantes figurées dans son traité médicinal laissent à penser que Billerey dispose d’exemplaires vivants comme modèles. Si des prélèvements ont été effectués dans la nature, la fréquentation du jardin botanique a sans doute facilité cet approvisionnement. On en déduit que le jardin compte environ 400 espèces de plantes médicinales entre 1745 et 1750.
Les animaux du comté de Bourgogne sont, pour la plupart, très fidèlement représentés. En revanche, les lions, les chameaux, les élans et les autres animaux du monde, probablement copiés d’après des illustrations déjà médiocres, sont réalisés avec des traits de crayon presque enfantins. Aucun de ses manuscrits ne sera publié, mais la patiente rédaction à la plume de ses années d’observations scientifiques, illustrée de près d’un millier de dessins en couleurs de plantes, de champignons, d’animaux et de minéraux font de lui un médecin-naturaliste accompli et l’un des plus remarquables de son époque. Il meurt le 3 janvier 1758 à Besançon.