Léon Mandereau (1857-1935), professeur d’anatomie et de zootechnie : une polyvalence académique

Laurent Tatu

La polyvalence du parcours académique de Léon Mandereau (1857-1935) est un cas unique dans l’histoire de l’école préparatoire de médecine et pharmacie de Besançon. Né à Bourges en 1857, il obtient son diplôme de vétérinaire à l’école de Lyon en 1879. Il est très tôt préoccupé par les risques de contagion des maladies animales à l’homme, en particulier de la tuberculose, et propose des moyens prophylactiques pour limiter ce risque. En 1887, il reçoit un prix de l’Académie de médecine pour son travail sur l’actinomycose, une maladie infectieuse rare.

Léon Mandereau enseignant l’anatomie à un groupe d’étudiants en médecine bisontins en 1907. Collection particulière.

En juillet 1891, Léon Mandereau concourt, sans succès, pour une chaire de police sanitaire à l’école vétérinaire de Toulouse. En 1894, il passe sa thèse de médecine, intitulée « Contribution à l’étude de la tuberculose à la faculté de Nancy. De la viande et du lait de provenance tuberculeuse dans l’alimentation humaine. Utilisation du lait après ébullition et de la viande après salaison ». Dès lors, il met ses compétences au service de l’étude de la contamination des maladies animales à l’homme. Devenu vétérinaire départemental, il développe des moyens de prophylaxie pour éviter la contamination de l’homme par des viandes d’animaux tuberculeux et assure un service de vaccination animale1.

En 1896, Léon Mandereau succède à Just Bruchon (1828-1904) comme professeur d’anatomie à l’école préparatoire de médecine et pharmacie de Besançon. Il assure avec zèle, jusqu’à son départ en retraite en 1925, sa tâche d’enseignement médical, en même temps que ses fonctions de vétérinaire départemental et de professeur de zootechnie à l’école nationale d’industrie laitière de Mamirolle. L. Mandereau décède à Besançon en 1935.


Notes :
1 – Sur l’histoire des vétérinaires en France, Ronald Hubscher, Les maîtres des bêtes. Les vétérinaires dans la société française, XVIIIe-XXe siècles, Paris, Odile Jacob, 1999, et Delphine Berdah, « Entre scientisation et travail de frontières : les transformations des savoirs vétérinaires en France, XVIIIe-XIXe siècles », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2012/4, 59-4, p. 51-96.
ARTICLES SIMILAIRES :
error: Contenu protégé.