Dès le début de son mandat, Jean Thiébaut, son premier président, ressent la nécessité d’informer sa communauté des décisions politiques de l’université afin de développer un sentiment d’appartenance. Pour sortir de la culture facultaire et construire le socle commun de ce nouvel établissement qu’est l’université de Besançon, il lance, en novembre 1973, un bulletin interne, Le Bire. Son nom est celui du service qui le produit : le bureau d’information des relations extérieures. Ce mensuel, de deux volets de format A4, s’adresse aux membres du personnel et aux étudiants. Les premiers numéros couvrent des sujets variés[1] : la vie universitaire, les activités du comité d’action sociale (le CASUB), la formation continue (l’IUFC), le budget de l’université, les changements de responsables dans les UER et les laboratoires, les bourses pour les étudiants, les nouvelles formations, les colloques…

Pierre Lévêque s’en empare très vite, faisant de ce journal interne une tribune politique dont il rédige et signe personnellement de nombreux éditoriaux et articles. Le nombre de pages augmente, passant souvent à huit, voire à dix pages. Le ton est donné avec le n° 23, qui détaille avec précision les audiences sur la situation de l’université auprès du directeur des Enseignements supérieurs et de la Recherche, du recteur d’académie et du préfet de région. La thématique sur « le développement des luttes de l’université »[2] lui tient particulièrement à cœur.

Il aime les titres chocs comme « Vers le démantèlement de l’université »[3] ou « Situation dramatique au CLA »[4]. Le titre du dernier numéro[5] de son mandat paraphrase celui d’une chanson de Jean Ferrat « Un avenir conduit par notre vigilance, envers tous les pouvoirs de la terre et du ciel ».

Avec son successeur Jacques Robert, la parution devient bimensuelle. Les deux premières pages du n° 55 (janv.-févr.1981) retranscrivent sa déclaration de candidature et ses axes politiques. Très intéressé par le développement de la recherche, il centre les numéros suivants sur les différents laboratoires de l’université. Le n° 59 est une édition spéciale portant sur les assises de la recherche et de la technologie en Franche-Comté. Le n° 65 de février 1983 semble être le dernier de cette collection.