Fils aîné de Jaquot Vurry, ancien trésorier de Dole, officier zélé et conseiller apprécié des ducs, Gérard[1] est le frère d’Étienne, doyen de Notre-Dame de 1459 à 1474, bachelier en décret en 1454 et licencié en droit canon en 1463, distributeur de l’université. Il est aussi le frère de Jean, futur trésorier de Dole entre 1455 et 1477. Gérard Vurry¹, docteur en lois et, selon Francis Rapp, enseignant à l’université de Dole, suit un cursus particulièrement dynamique, où il apparaît comme un négociateur et un grand diplomate proche du pouvoir.
En 1443, il est chargé par le parlement de Dole d’instruire un procès dans lequel la duchesse est opposée au sire de Couches à propos du « portal » de Seurre. Puis, de 1451 à 1456, en compagnie de Jean Carondelet (v. 1428-1501), il intervient pour une affaire semblable, à Chaussin, contre Guillaume de Champdivers. En 1458, devenu maître des requêtes de l’hôtel du duc, il instruit des procès importants, dont le différend entre les héritiers de Philibert de Vaudrey et Martin Cornille, receveur général des finances de Bourgogne. Surtout, avec Gérard de Plaine, Jean Carondelet et Jacques de Chassey, il participe à la rédaction des Coutumes de Franche-Comté. Ses compétences multiples expliquent que Philippe le Bon le distingue et le récompense en 1461 lorsque Gérard rejoint le Grand conseil.
Il conduit aussi de nombreuses missions diplomatiques pour le prince. Ainsi, dès 1449, il est ambassadeur du duc aux « marches d’Italie » pour défendre les revendications de Charles d’Orléans sur le duché de Milan. S’attachant au comte de Charolais, tout comme Jean Carondelet, il se rend à Anvers en 1464. En 1465, lors de la guerre du Bien Public, il est l’agent de liaison du conseil ducal. Puis, à l’issue de la campagne, Charles le charge de prendre possession des villes de la Somme et des terres rétrocédées au duc par le traité de Conflans. À la mort du duc Philippe, son successeur Charles le Téméraire lui offre, en reconnaissance, de nombreux présents. Le 17 décembre 1469, il le fait président du conseil de Luxembourg. Retenu à plusieurs reprises comme ambassadeur, on le retrouve en Rhénanie en 1471. En 1474, avant la guerre de Neuss, le voici à Cologne pour défendre les intérêts bourguignons. Une ultime mission doit le conduire en Hongrie, mais, malade, il ne peut s’y rendre. Il décède le 8 décembre 1475 et rejoint peut-être la chapelle de ses parents, dédiée au Saint-Sépulcre, en la collégiale Notre-Dame.
Il possède à Dole la maison de pierre de son père dite « tour », proche des halles, du parlement et de Notre-Dame, non loin de la rue du Bourg, et d’autres biens. Anobli sans doute, il est seigneur en partie de Foucherans. Catherine, sa fille issue d’un premier mariage, est l’épouse de Claude de Plaine. Elle hérite de sa seigneurie2.
Louis, son fils, licencié en lois et en décret, est doyen de Notre-Dame de Dole entre 1474 et 1503. Ses compétences juridiques lui font mener diverses enquêtes avec Anselme de Marenches ( ?-1499). Lorsque Jean Carondelet constitue le parlement de Malines, Louis devient l’un des huit conseillers clercs qui y siègent. Entre 1475 et 1494, il reste doyen de Dole, tout en agissant auprès de Maximilien et Marie, prêchant les indulgences, entre 1484 et 1488, dans les diocèses de Munster, Cologne, Utrecht, gagnés par l’opposition au traditionalisme catholique. De retour à Dole, dès juillet 1495, il retrouve peut-être une chaire à l’université, puis rejoint, en 1497, le Grand conseil de Philippe le Beau où il officie comme maître des requêtes. On le retrouve aumônier de Marguerite d’Autriche, négociant sa venue à Dole qui a lieu en janvier 1502. Il meurt avant le 3 janvier 1503.
