Christophe Chaillot

Jacky Theurot

Christophe Chaillot (Challol ou Chailloz, puis Chaillot), originaire du Roux près d’Abriès au diocèse d’Embrun, dans le Queyras, est le fils de Charles de Chaillot et de Bonne d’Albert. Né à Briançon, il fait entrer sa famille dans l’histoire de la Franche-Comté.

Nomination de Christophe Chaillot comme professeur extraordinaire à la lecture en droit par le collège de l’université le 3 avril 1492, sous réserve qu’il se soumette à l’examen de docteur dans les deux droits, ce qui fut fait le 27 mai 1492. Archives Diocésaines de Besançon, fonds Chaillot, Cote 138. Gérard Dhenin.

Au début de l’année 1489, il rejoint Dole. Il est possible qu’il ait effectué, auparavant, des tâches administratives d’ordre juridique au service du corps de ville. Le 7 juin 1490, il est cité pour la première fois dans les délibérations municipales de Dole où il est dit que « comme il soit que il ayt servy ladite ville en l’office de postulacion l’espace de dix-huit mois durant lequel temps il ayt faitz pluseurs mémoires ». Tout au long des délibérations municipales, de 1490 à 1530, et au-delà, la citation du personnage sous la forme « messire Christophe » dénote une certaine familiarité ou une relation étroite entre lui-même et les membres du conseil. On ne sait où il fait ses études – à Pavie ? Il est reçu bachelier en lois le 15 juin 1484 selon le Mémoire de ma descente. Il est nommé professeur extraordinaire par le collège de l’université le 3 avril 1492, à la condition d’être reçu docteur dans les deux droits à brefs délais, ce qui fut fait le 27 mai suivant. Cette carrière dure jusqu’en 1524, où il est promu par Marguerite d’Autriche conseiller au parlement de Dole, qu’il intègre le 19 janvier 1525 après avoir gravi tous les échelons.

Grandes armes de la famille Chaillot. Archives Diocésaines de Besançon, fonds Chaillot, Cote 138. Gérard Dhenin.

En effet, Christophe, maître de l’université, assiste à la confirmation de l’élection du mayeur le 26 décembre 1494. En 1498, il est élu conseiller de ville, puis échevin en 1502. Sa compétence le conduit, outre sa chaire universitaire, à exercer des fonctions privées, comme l’atteste un acte du 26 août 1532 où il intervient contre Jean Ganyon de Gendrey pour la vente d’un meix et maison à Gendrey, mais aussi auprès de grands seigneurs comtois et allemands. La fortune acquise lui permet d’acheter une maison rue de Fripapet à Dole et divers biens autour de la ville (vignes, terres…), refusant parfois de payer l’impôt au nom des privilèges octroyés par son statut, comme d’autres universitaires.

Grandes armes de la famille Chaillot. Ces armes se lisent “d’azur au chevron d’or accompagné de trois trèfles du même”. Archives Diocésaines de Besançon, fonds Chaillot, Cote 138. Gérard Dhenin.

Il fonde une famille à Dole, épousant au début des années 1490 Jehannette Viquot, sœur du chanoine Quentin Viquot, apparentée aux universitaires Jean Heberling par sa sœur Charlotte ainsi qu’à Odo de La Tour : ce monde universitaire était un microcosme ! Ils ont un fils, Geoffroy, prêtre de Notre-Dame de Dole dans les années 1520, et une fille, Louise, qui épouse Pierre Finot, secrétaire de l’Empereur. Son épouse décédée au début des années 1500, il épouse en secondes noces en 1509 Jeanne Broquet, veuve de Guillaume de Chassey, du patriciat dolois. Elle est la fille de Jean Broquet de Saint-Oyend, noble qui lui apporte une importante dot. Sept enfants naissent de cette union : quatre filles et trois fils (Jean, Luc et Louis).

Au soir de sa vie, Christophe fait plusieurs fondations pieuses. Possédant, dès novembre 1510, une chapelle dédiée à Saint-Christophe dans la nouvelle collégiale, il accorde le 4 janvier 1529 une importante fondation de 600 francs pour permettre de l’équiper. Le 11 août 1534, son testament est publié, le partage de ses biens s’effectuant en 15351.


Notes :
1 – Christophe Chaillot. Première mention à Dole : AMD, BB1, 7 juin 1490, fo196 rv ; actes le nommant professeur et docteur en droit : Archives du Grand Séminaire, Besançon et collection privée d’Arnaud Dochtermann ; document de 1532 dans une collection privée. Sur les débuts des Chaillot à Dole et Christophe : Theurot, Dole, genèse…, op. cit., 1998, t. 2, p. 958-959 note 134, et index p. 1207 ; également Willis L. Schalliol, Schalliol is our family name (1323-1985), Belle Publication, 1985 ; voir aussi les notes sur Jean Heberling et Pierre Phoenix . À propos de la famille Chaillot : Arnaud Dochtermann, « D’azur et d’or, une vieille famille de parlementaires comtois », Histoire et Patrimoine en Franche-Comté, Mémoires de la Société d’émulation du Doubs, Nouvelle série n° 59, 2017, en particulier p. 285-297 . Également Rance de Guiseuil, Les chapelles de l’église Notre-Dame de Dole, Paris / Dole, Picard / Jacques, 1902, p. 87-94 et Theurot et al., Notre-Dame de Dole…, op. cit., p. 45-46. Les Archives du Grand Séminaire de Besançon, sous la cote 138, conservent un important fonds Chaillot.
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