Architecte municipal de Besançon de 1837 à 1878, Alphonse Delacroix (1807-1878) exerce son talent prolifique en particulier dans le domaine de l’éducation. Il travaille pour les salles d’asile et écoles, pour le lycée de Besançon et tout notamment pour l’université, jusqu’en octobre 18761.
En 1841, alors que l’on imagine installer la faculté des sciences dans ses murs, le ministre de l’Instruction publique A. B. Villemain (1790-1870) rappelle au recteur qu’il serait « indispensable, avant de réaliser cette création, [que] le local de la faculté des lettres fût amélioré, et complètement approprié à tous les besoins de l’enseignement ». En effet, à ses yeux, ce local, « loin de pouvoir être affecté en certaines circonstances au service d’une faculté des sciences, répond à peine à la destination actuelle. Il se compose d’une salle unique où les professeurs font à la fois leurs leçons et les examens, une salle spéciale de réception pour les examens. Il faudrait en outre un cabinet particulier pour M. le doyen, une autre petite salle d’attente où puissent se rendre les professeurs avant et après leurs séances, un vestiaire et enfin une bibliothèque commune aux deux facultés. Les bâtiments et les cours annexés au musée actuel et au besoin quelque partie du vaste jardin botanique, offriront sans doute de grandes facilités pour les constructions qui devraient être faites dans l’intérêt de l’enseignement supérieur […] ».
En 1846, les locaux neufs de la récente faculté des sciences2 conçus par A. Delacroix mettent de nouveau en évidence combien la faculté des lettres, plus ancienne, est moins bien dotée. La nécessité d’une réorganisation s’impose. « Le local affecté à la faculté des lettres [sera] augmenté de tout l’espace occupé aujourd’hui par les bureaux de Monsieur le recteur et ceux-ci [seront] transportés dans une grande galerie qui sert de bûcher et de passage ».
C’est ainsi qu’en mars A. Delacroix dessine un projet d’« appropriation » des bâtiments de la faculté des lettres correspondant aux changements proposés, pour un devis de 6 630 francs. Les transformations, apportées en rose sur le plan, concernent, au rez-de-chaussée, la bibliothèque, la salle des examens et celle des délibérations placée dans la rotonde néoclassique, le cabinet du doyen, un petit vestibule servant de vestiaire, un bureau, un secrétariat et des archives. Un mois plus tard, l’ensemble des travaux est approuvé par le maire Léon Bretillot (1809-1881).
Un courrier du 3 juin précise, par ailleurs, les projets d’appropriation d’un appartement destiné au doyen de la faculté des lettres et placé, « à l’étage, entre deux cours, dans l’espace […] contigu à l’église Notre Dame, au-dessus de l’ancien réfectoire des Bénédictins, et à la suite des cabinets de travail du Professeur de Géologie ». On y accédera « par un très grand escalier de pierre contigu à l’église […] ». L’année 1847 voit la poursuite de ces projets avec la rédaction du devis d’un appartement comportant une antichambre, un salon, une salle à manger, une cuisine, une chambre et un cabinet à coucher. Une seconde partie, “presque” en mansarde, car placée dans le comble au-dessus du salon et de la chambre à coucher, comprend trois chambres à coucher dont une seule avec une cheminée. Les plans des 3 juin 1846 et 15 février 1847 furent adjugés le 7 octobre 1847.