Petrus Antonius de Clapis (vers 1440-1512)

Claudia Märtl (traduit par Émilie Rosenblieh)

Petrus Antonius de Clapis est issu d’une famille noble originaire de Finale Ligure, une petite ville proche de Savone en Italie. Il reçoit une formation humaniste approfondie auprès de Gian Mario Filelfo (1426-1480), professeur de grammaire et de rhétorique, de littérature grecque et latine. À la fin de l’année 1463, Petrus Antonius vit à Dole, où il enseigne à la faculté des arts, comme le laisse supposer sa désignation en tant que poète de Dole dans un document bâlois1. Les lieux de ses études antérieures ne sont pas connus, pas plus que le début de son activité à l’université de Dole où il y a probablement poursuivi des études de droit.

Itinéraire et fonctions Petrus Antonius Clapis, d’après des dates fournies par Veit Probst. Jacky Theurot.

En 1464, il est nommé maître à l’université de Bâle, où il enseigne d’abord à la faculté des arts, puis à la faculté de droit. Après avoir obtenu le titre de docteur en droit civil (doctor legum), il quitte cette ville en 1465 pour mener une carrière de « conseiller érudit » à la cour du comte palatin et prince-électeur Frédéric Ier, à Heidelberg. De 1469 à 1477, il n’entreprend pas moins de sept ambassades auprès de la Curie pontificale, au cours desquelles il favorise, outre les préoccupations politico-ecclésiastiques du prince-électeur, sa propre dotation en bénéfices ecclésiastiques, notamment à Worms, Mayence, Spire et Cologne. Il n’est ordonné prêtre qu’en 1474 à Rome. Après la mort de Frédéric Ier (1476), Petrus Antonius sert son successeur Philippe, puis il passe au service de l’archevêque de Mayence Berthold von Henneberg (1484-1504). De 1477 à 1492, il se rend encore au moins six fois à Rome. Il passe ses dernières années à Cologne, où son fils Petrus de Clapis enseigne le droit civil à l’université.

Petrus Antonius appartient au cercle d’érudits intéressés par l’Antiquité que réunit Frédéric Ier, dont la cour devient ainsi « un centre du premier humanisme allemand »2. Ses origines italiennes et sa formation en font une figure exceptionnelle et remarquée. En 1464, il se recommande par le traité latin Sur la dignité des princes (De dignitate principum), dans lequel il célèbre en Frédéric l’idéal du prince. Lors d’un voyage qui le mène parmi la suite du prince-électeur dans la basse vallée du Rhin à l’été 1466, il dédie son deuxième « miroir des princes3 » Sur la conservation du principat (De principatus conservatione) à l’héritier du trône de Bourgogne, Charles le Téméraire. Le duc Jean Ier de Clèves, qui lui fait à cette occasion de riches cadeaux, reçoit son troisième miroir princier : Sur la cité des vertus (De virtutum civitate). Petrus Antonius rédige ces textes dans un latin cicéronien soigné, en utilisant de nombreuses citations d’auteurs latins de l’Antiquité4. Ses éloges de Bâle (1464) et d’Heidelberg (1465) sont écrits dans un style tout aussi recherché.

Nommé protonotaire par Sixte IV en 1478, Petrus Antonius fait réaliser à cette occasion une médaille ornée de son portrait par un médailliste romain5 (doc.). Sa tombe, qui n’est pas conservée, se trouvait à la collégiale Sainte-Marie-aux-Marches de Cologne.

Notes :
  1. Veit Probst, Petrus Antonius de Clapis. Ein italienischer Humanist im Dienste Friedrich des Siegreichen von der Pfalz, Paderborn/München/Wien/Zürich, Verlag Schöningh (Veröffentlichungen des Historischen Instituts der Universität Mannheim), 1989, p. 13-14.
  2. Ibid., p. 107.
  3. Genre de traités éthiques et politiques proposant aux princes une image idéale du bon gouvernement à laquelle ils devaient se conformer.
  4. Ibid., p. 131-260 pour consulter l’édition de ces textes.
  5. Ulrich Pfisterer, Lysippus und seine Freunde. Liebesgaben und Gedächtnis im Rom der Renaissance, oder: Das erste Jahrhundert der Medaille, Berlin, Akademie Verlag, 2008, p. 412 n° A27.
Bibliographie
  • Veit Probst, Petrus Antonius de Clapis. Ein italienischer Humanist im Dienste Friedrich des Siegreichen von der Pfalz, Paderborn/München/Wien/Zürich, Verlag Schöningh (Veröffentlichungen des Historischen Instituts der Universität Mannheim), 1989.
  • Ulrich Pfisterer, Lysippus und seine Freunde. Liebesgaben und Gedächtnis im Rom der Renaissance, oder: Das erste Jahrhundert der Medaille, Berlin, Akademie Verlag, 2008.
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