Le 18 mai 1820, une ordonnance du roi Louis XVIII (1755-1824) transforme les cours pratiques de l’hôpital Saint-Jacques en école secondaire de médecine. Elle précise : « Les professeurs des écoles secondaires de médecine sont soumis à la discipline du corps enseignant, et placés, à cet égard, sous l’autorité de notre commission de l’instruction publique. »(figure 1)1. Ce passage sous régime universitaire change en fait peu leur fonctionnement pratique, établi en 1806 par les cours pratiques de médecine, chirurgie et pharmacie. Nicolas Vertel (1767-1845), professeur de pathologie interne, devient le premier directeur de la nouvelle école secondaire de médecine. La présidence des cours reste tournante, sur un rythme annuel, jusqu’en 1830. Ensuite, le directeur est nommé par le ministre pour une durée illimitée. N. Vertel devient le directeur permanent de l’école à partir de 1830 (figures 2 et 3). Quelques nouveaux enseignants viennent enrichir le corps professoral : parmi eux, François Arbey (1779-1837), professeur d’anatomie et d’accouchements, le pharmacien Pierre Desfossés (1792-1865) ou encore Victor Corbet (1799-1861).
Figure 1 : Entête de l’école secondaire de médecine intégrée dans l’université royale. Archives départementales du Doubs, T620.
Comme la vingtaine d’écoles secondaires de médecine réparties dans le royaume, celle de Besançon forme des officiers de santé, également appelés médecins de deuxième degré. Les locaux d’enseignement restent situés dans l’aile gauche de l’hôpital Saint-Jacques. Ils incluent aussi, pour une partie de l’année, la salle de maternité de la maison de Bellevaux pour l’enseignement pratique des accouchements. En 1834, l’école inscrit une cinquantaine d’élèves. Un tiers d’entre eux sont reçus comme officiers de santé et les deux autres tiers poursuivent leurs études pour devenir docteurs en médecine à la faculté de médecine de Strasbourg, faculté tutrice de l’école, ou à celle de Paris.
Figure 2 : Portrait charge de Nicolas Vertel (1767-1845), directeur de l’école secondaire de médecine, par Alexandre Bertrand (1814-1878). Le dessin porte une indication : “Vertel, mort à Paris en mars 1873”. Bibliothèque municipale de Besançon, 13197.
Figure 3 : Portrait de Nicolas Vertel, conservé à l’École de médecine, novembre 1960. Bibliothèque municipale de Besançon, Ph 10979.
En 1837, le doyen de la faculté de médecine de Paris, Mathieu Orfila (1787-1853), effectue une tournée nationale d’évaluation du fonctionnement des écoles secondaires de médecine. Il visite l’école de Besançon et constate le nombre décroissant d’inscrits à l’école, passé de 57 en 1833 à 26 en 1837. M. Orfila assiste aux leçons des professeurs du semestre d’été. Devant l’imposante charge d’enseignement, il propose la nomination de professeurs adjoints. Son rapport final est élogieux, mais pointe du doigt l’insuffisance des infrastructures : « Elle est installée dans les locaux de l’hôpital Saint-Jacques, l’un des plus beaux, des plus grands et des plus commodes que l’on puisse imaginer. […] Il y a encore dans la ville l’hôpital de Bellevaux, où les élèves peuvent suivre le cours d’accouchement. Malheureusement ces avantages si précieux sont détruits en partie par l’insuffisance presque complète des moyens d’instruction. » M. Orfila déplore également l’absence d’un amphithéâtre adapté à l’anatomie, d’une bibliothèque, d’un jardin botanique, qui pourrait être avantageusement installé dans la cour d’honneur de l’hôpital, ou encore d’un laboratoire de chimie. Il discute avec le maire et le préfet des aménagements architecturaux possibles2.
Les chaires de professeurs adjoints qu’il préconise sont créées à l’automne 1837. Le corps professoral est alors remanié. De nouveaux enseignants, comme Marie-Antoine Bulloz (1796-1845) en clinique interne ou Pierre Foncin (1798-1864) en pathologie interne, font leur apparition. Est fondée une chaire d’histoire naturelle, dont Charles Grenier (1808-1875) est nommé professeur à titre provisoire. Plusieurs décrets et ordonnances réorganisent les programmes, la passation des examens et les baccalauréats obligatoires à l’inscription, jusqu’à la transformation de l’école secondaire en école préparatoire en 1840.