Le 25 octobre 1555, à Bruxelles, Charles Quint concède des lettres d’anoblissement aux membres de la famille Cousin de Nozeroy1 : Gilbert, docteur en théologie, « Hugue le Vieux et Hugue le Jeune », ainsi qu’aux deux frères Antoine et Jean Cousin. Elles marquent la reconnaissance de leurs mérites personnels, de leur « science sublime », de leur doctrine « entière », de leur sagesse « sincère et irréprochable », de leurs qualités « surnaturelles ». Cette grâce impériale, au nom de toute l’étendue de sa « libéralité caesarienne » et du Saint-Empire, honore des hommes doués de « qualités sans pareil », distingués par leurs science et vertu éminente, en quoi ils excellent. Ainsi, leurs mérites sont récompensés, ils bénéficient de tous les droits, privilèges, et prérogatives attachés à la noblesse qui se perpétueront à leurs descendants « nés et à naître ». Leurs armes sont « d’azur à la fasce d’argent chargée d’un serpent de sinople et accompagnée en chef d’un oiseau essorant [prenant son vol] d’argent ».
François Cousin, né à Nozeroy vers 1585, petit-neveu de l’humaniste Gilbert Cousin, bénéfice de ces titres. Le diplôme de doctorat qu’il reçoit le 5 septembre 1615 des mains du professeur Claude de Saint-Maurice, vient couronner ses études de médecine à l’université de Dole. De retour à Nozeroy, il épouse, le 26 novembre1615, Claudine Bertin, fille d’un écuyer de Lons-le-Saunier.
Georges Blondeau, biographe de François Cousin, indique qu’il exerce la médecine à Nozeroy pendant près de 35 ans et que « sa charité et son désintéressement sont sans borne ». Pendant la cruelle période de la guerre de Dix ans et le terrible fléau de la peste qui ravage la moitié de la Comté, il ne cesse, au péril de sa vie, de prodiguer ses soins aux malades et aux blessés. À sa mort, survenue vers 1648, François Cousin laisse une situation de fortune relativement modeste, ou du moins à peine juste. Sa veuve se retire à Lons-le-Saunier, où elle demeure en famille auprès de leur fille Denyse, née vers 1625. Cette dernière y décède à son tour, sans être mariée. Avec elle, s’éteint la branche aînée de la famille Cousin.