Lancée par Hubert Curien en 1991 et organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la fête de la science propose à tous les publics des d’événements participatifs, en France comme à l’étranger. Partager le savoir, aller à la rencontre de la société, faire bénéficier la population des avancées de la recherche la plus actuelle, enrichir le débat citoyen, réduire la fracture qui tend à séparer les “savants” d’une partie de notre société, telle est l’ambition de cette manifestation populaire et festive. À Besançon, portée initialement par les associations de culture scientifique (Centre Louis Pasteur, puis le projet Aurore), elle est organisée depuis 2005 par le service arts, sciences, culture de l’université de Franche-Comté en relation avec de nombreux partenaires.
Chaque année, à Besançon, lors de la première quinzaine d’octobre, un village des sciences, tour à tour au campus de la Bouloie ou au centre-ville, réunit des chercheurs, des enseignants et des médiateurs culturels qui partagent des ateliers et “manips” scientifiques, sous forme ludique et surprenante auprès d’un large public d’écoliers, de lycéens, d’étudiants et des familles.
Des visites de laboratoires, des cafés scientifiques, des observations astronomiques, tout est prétexte à éveiller l’enthousiasme et la curiosité pour les sciences des visiteurs. Cette manifestation, gratuite et accessible à tous, favorise le partage des savoirs et de la recherche la plus actuelle entre les scientifiques et les citoyens et accueille environ 5 000 visiteurs chaque année. Des chercheurs de l’université participent également très activement aux villages des sciences de Belfort et de Montbéliard organisés par la Pavillon des sciences.
L’édition 2015 de la fête de la science, du 8 au 11 octobre, revêt un caractère exceptionnel. Cette année-là, John Dudley, professeur de physique au département d’optique[1] de l’institut FEMTO-ST, préside le comité de direction de l’année internationale de la lumière de l’UNESCO[2], dont il est l’un des principaux instigateurs. Enjeu planétaire, la lumière est aussi une compétence clé à l’échelle universitaire régionale, et l’optique qu’il étudie, un thème majeur de la recherche bisontine depuis plus d’un demi-siècle. Pour l’occasion, la fête de la science se transforme et se renomme : « LUX, soyons brillants ! »[3].
Ateliers, spectacles, installations, expériences, vidéo… : cette manifestation, coordonnée par un autre enseignant-chercheur de l’institut FEMTO-ST, Maxime Jacquot, relaie avec éclat auprès du public des découvertes concernant le laser, la chlorophylle, les couleurs, les fibres optiques, la fluorescence, l’holographie, le cinéma, le système solaire… Les installations sont multiples, musicales, artistiques et scientifiques, et se déploient sur le site industriel désaffecté de la Rhodia. Il accueille un village habité de chercheurs des laboratoires de l’université passionnés et d’inventeurs d’expériences à voir, à vivre et à comprendre. La grande halle abrite des œuvres inventives faisant appel à la lumière : sculpture mouvante projetée sur une brume d’eau, boule à facettes créant un vol d’oiseaux sur les murs… Des installations artistiques fonctionnent de manière « vivante » auprès des visiteurs : Nervous structure est un tableau réagissant à leurs mouvements ; le Phosphomaton imprime leur silhouette sur plaque phosphorescente ; In order to control projette leur ombre dansante transformée en texte sur le mur.
Les « rendez-vous de la cervelle » alternent conférences scientifiques comiques et absurdes (Olaph Nichte) et vraies conférences scientifiques, ponctuées de moments poétiques ou musicaux. L’esplanade, animée musicalement par un studio de radio mobile, se métamorphose en soirée, avec des projections saisissantes et géantes sur les murs (Kolektif Alambik). La manifestation est organisée par le service sciences, arts et culture de l’UFC, la Grosse entreprise[4], l’institut FEMTO-ST, une centaine de personnes mobilisées et de très nombreux partenaires. Son succès mémorable est plébiscité par 13 000 visiteurs, dont 3 500 scolaires.
En 2018, la Fête de la science est, à son tour, exceptionnelle à l’échelle de la Bourgogne Franche-Comté, avec le projet collectif « VIVO ! Entrez en nature », porté par les établissements membres d’UBFC autour des arts et des sciences, soutenu par la région Bourgogne Franche-Comté.
Leurs chercheurs explorent avec les visiteurs les relations de l’humain à la nature et présentent leurs recherches en réponse aux nombreuses attentes sociétales quant à la santé, à la gestion durable des ressources naturelles et à l’atténuation du changement climatique, ou encore à la sécurité alimentaire… Le temps fort bisontin[5], où la manifestation s’enrichit d’animations artistiques et d’installations insolites, est piloté par le service sciences, arts, culture de l’UFC.
D’un autre côté, en juin 2007, l’UFR sciences et techniques, avec ses partenaires[6], organise un concours « Faites de la science » : 12 collèges et 7 lycées régionaux y participent et viennent présenter des expériences scientifiques sur des sujets variés. Le parrain de la manifestation est Hervé This, inventeur de la gastronomie moléculaire, physico-chimiste à l’INRA, professeur au Collège de France. Deux groupes sélectionnés rejoignent la finale nationale au Palais de la découverte, dont le jury est présidé par Yves Coppens. Le projet sur le ballon stratosphérique des lycéens de Vesoul est lauréat, classé 9e sur les 14 projets retenus. La manifestation se poursuit l’année suivante. Pour ne pas proposer des actions de vulgarisation uniquement dans les grandes villes de la région, l’université propose depuis 2021 des fêtes de la science itinérantes au fil de l’année. Ces « OVNI » se sont baladés à Vesoul, Lons-le-Saunier, Giromagny, Fougerolles, Morteau ou encore Arbois… Une version thématique de ces événements est également organisée chaque année dans une ferme afin de rapprocher le monde agricole de celui de la recherche.
À l’université de Franche-Comté, la passion de la recherche scientifique se partage, se transmet et se discute avec la société.
