Christophe Chaillot (Challol ou Chailloz, puis Chaillot), originaire du Roux près d’Abriès au diocèse d’Embrun, dans le Queyras, est le fils de Charles de Chaillot et de Bonne d’Albert. Né à Briançon, il fait entrer sa famille dans l’histoire de la Franche-Comté.
Au début de l’année 1489, il rejoint Dole. Il est possible qu’il ait effectué, auparavant, des tâches administratives d’ordre juridique au service du corps de ville. Le 7 juin 1490, il est cité pour la première fois dans les délibérations municipales de Dole où il est dit que « comme il soit que il ayt servy ladite ville en l’office de postulacion l’espace de dix-huit mois durant lequel temps il ayt faitz pluseurs mémoires ». Tout au long des délibérations municipales, de 1490 à 1530, et au-delà, la citation du personnage sous la forme « messire Christophe » dénote une certaine familiarité ou une relation étroite entre lui-même et les membres du conseil. On ne sait où il fait ses études – à Pavie ? Il est reçu bachelier en lois le 15 juin 1484 selon le Mémoire de ma descente. Il est nommé professeur extraordinaire par le collège de l’université le 3 avril 1492, à la condition d’être reçu docteur dans les deux droits à brefs délais, ce qui fut fait le 27 mai suivant. Cette carrière dure jusqu’en 1524, où il est promu par Marguerite d’Autriche conseiller au parlement de Dole, qu’il intègre le 19 janvier 1525 après avoir gravi tous les échelons.
En effet, Christophe, maître de l’université, assiste à la confirmation de l’élection du mayeur le 26 décembre 1494. En 1498, il est élu conseiller de ville, puis échevin en 1502. Sa compétence le conduit, outre sa chaire universitaire, à exercer des fonctions privées, comme l’atteste un acte du 26 août 1532 où il intervient contre Jean Ganyon de Gendrey pour la vente d’un meix et maison à Gendrey, mais aussi auprès de grands seigneurs comtois et allemands. La fortune acquise lui permet d’acheter une maison rue de Fripapet à Dole et divers biens autour de la ville (vignes, terres…), refusant parfois de payer l’impôt au nom des privilèges octroyés par son statut, comme d’autres universitaires.
Il fonde une famille à Dole, épousant au début des années 1490 Jehannette Viquot, sœur du chanoine Quentin Viquot, apparentée aux universitaires Jean Heberling par sa sœur Charlotte ainsi qu’à Odo de La Tour : ce monde universitaire était un microcosme ! Ils ont un fils, Geoffroy, prêtre de Notre-Dame de Dole dans les années 1520, et une fille, Louise, qui épouse Pierre Finot, secrétaire de l’Empereur. Son épouse décédée au début des années 1500, il épouse en secondes noces en 1509 Jeanne Broquet, veuve de Guillaume de Chassey, du patriciat dolois. Elle est la fille de Jean Broquet de Saint-Oyend, noble qui lui apporte une importante dot. Sept enfants naissent de cette union : quatre filles et trois fils (Jean, Luc et Louis).
Au soir de sa vie, Christophe fait plusieurs fondations pieuses. Possédant, dès novembre 1510, une chapelle dédiée à Saint-Christophe dans la nouvelle collégiale, il accorde le 4 janvier 1529 une importante fondation de 600 francs pour permettre de l’équiper. Le 11 août 1534, son testament est publié, le partage de ses biens s’effectuant en 15351.