François de Mongenet

médecin-mathématicien entre Terre et Ciel
Arnaud Mouly
Fuseaux célestes et terrestres – F. de Mongenet – édition 1552 – BNF

François de Mongenet (Demongenet), est né à Vesoul avant 1537. Il fut un membre éminent mais assez anecdotique dans une puissante lignée. D’une famille de seigneurs et de militaires, François de Mongenet s’inscrit quant à lui dans une carrière scientifique au travers des mathématiques et de la médecine. Nommé professeur à l’Université de Dole sur une période mal déterminée (mi XVIe siècle). Il a en charge la chaire de médecine, tout en étant reconnu par ses contemporains pour ses recherches en Mathématiques, notamment appliquées à la géographie universelle et à l’astronomie. Selon certains auteurs, il laisse comme seules traces de ses travaux, de « curieuses » sphères déposées dans la salle commune de Strasbourg, représentant de petits globes terrestres et célestes. Durant sa carrière, François de Mongenet a édité plusieurs versions de ces fuseaux. L’édition originale date de l’année 1552 et les éditions ultérieures modificatives ou altérées sont publiées vers 1561, complétés par d’autres non datées.

Demongenet semble se tourner résolument vers l’élite bisontine en fréquentant de grandes personnalités régionales de l’époque. Ainsi, les blasons de l’édition de 1552 des globes signent une dédicace à « D.I.P. Monte Maiore », prélat de l’illustre maison de Grammont. Les macarons des fuseaux terrestres et célestes ultérieurs s’adressent tantôt à Claude de La Baume (1534-1584), alors archevêque de Besançon, tantôt à Antoine Perrenot de Granvelle (cf.p.xx). Pendant les années qu’il passa dans la ville, ce dernier avait, en effet, l’habitude de réunir en palais de Besançon des personnalités influentes des arts et des sciences. De Mongenet marque ici une référence à Mercator, « globetier » flamand, qui a dédié son globe de 1541 au père du cardinal, Nicolas Perrenot de Granvelle.

Poème-éloge à F. De Mongenet – Jean-Edouard du Monin

D’un point de vue scientifique, le travail du médecin-mathématicien retrace les connaissances de l’époque. Le contour général des côtes du Nouveau Monde est tronqué sur la côte pacifique Nord-Est, dessinant une grande étendue d’océan qui sépare le continent de l’Asie. Les éditions secondaires permettent quelques précisions : pour l’Amérique du Nord « Devicta ann. 1530 » (conquête de l’année 1530), l’Amérique du Sud « Nova Terra Inventa anno 1492 » (Nouvelle Terre découverte en 1492) tandis qu’une zone nommée Terra Incognita se tient en lieu et place de l’Australie encore inconnue.

Son humanisme et sa modernité sont louées dans un poème, composé sur lui par un de ses contemporains, Jean-Édouard du Monin (1559-1586), étudiant de l’université de Dole. Le poète, ami très proche du neveu de Mongenet, indique, au travers d’une référence à Oreste, que le scientifique aurait recueilli et protégé son neveu Claude du reste de sa famille du fait de ses orientations sentimentales et de sa santé fragile. Ainsi, le regard tourné vers le ciel, François de Mongenet n’en garde pas moins les pieds sur Terre et, en sa qualité de médecin, s’intéresse à son prochain.

Notes :
BIOGRAPHIES SIMILAIRES :

Pierre Phoenix

Lorsque Pierre Phoenix devient recteur, Guillaume Farel prêche à Montbéliard. Alors que le premier reçoit un appui de l’archevêque Antoine de Vergy (1375-1439), le second déclenche les

Lire la suite »
error: Contenu protégé.