Durant ses presque deux cents ans d’histoire, la faculté des sciences de Besançon a, comme de nombreuses autres facultés françaises et européennes, accumulé des collections pédagogiques naturalistes, afin d’enrichir ses enseignements. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, diverses industries d’arts, associées aux universités, voient le jour pour proposer des modèles naturalistes jusqu’ici inégalés, notamment dans les domaines de la biologie animale et de la biologie humaine. Malgré sa petite taille, la faculté des sciences se dote de différents modèles pédagogiques animaux et humains, comme de son côté l’école secondaire de médecine.
Modèle pédagogique d’anatomie clastique du Dr. Auzoux, estomac de ruminant (bovin), cerveau et cœur humains (fin XIXe et début XXe siècles). université de Franche-Comté, UFR sciences et techniques. Gérard Dhenin.
La première modalité pour les animaux vertébrés est la mise en modèles de squelettes préparés. Ainsi, on peut trouver dans les collections bisontines, confectionnées par la maison Tramond, différents modèles pédagogiques, comme des articulations et des éclatés de crânes. Si les articulations sont toujours dans les collections universitaires, les éclatés ont été cédés au muséum d’histoire naturelle de Besançon. Ces modèles sont donc en ossements vrais, certains d’animaux et d’autres humains.
Les modèles anatomiques en cire datent de la seconde moitié du XIXe siècle et portent presque tous la signature de Tramond. La faculté des sciences disposait probablement d’une série de modèles de ce type. À ce jour, seule une cire de fœtus dans le ventre maternel est préservée. Malgré un âge probable de plus de 140 ans, elle est en relativement bonne condition de conservation, sous cloche de verre.
Vraiment spectaculaires, des modèles d’anatomie clastique du Dr Louis Thomas Jérôme Auzoux (1797-1880), médecin anatomiste, sont aussi présents dans les collections. On trouve des représentations d’animaux variés : un modèle d’escargot et un modèle de bombyx entiers, ainsi que divers éléments d’anatomie de vertébrés : larynx, cœur, trachée, rumen, pattes. On trouve aussi un encéphale, un tronc, un bras humains. Ces modèles sont, soit intégralement en papier mâché (anciens), soit entièrement en plâtre (récents). Signés et datés, leur période de fabrication s’échelonne de 1857 à 1912. L’état de conservation de ces modèles n’est pas optimal et ils auraient avantage à être restaurés. Leur état d’usage atteste combien ils ont été rentabilisés dans le cadre des enseignements.
Enfin, divers objets naturalistes non clastiques subsistent, comme des séries de crânes et d’ossements de vertébrés, des animaux naturalisés, des boîtes d’insectes, des animaux en flacon et des planches ou posters pédagogiques. Cela représente l’essentiel de la collection qui comprend au total plusieurs centaines de spécimens, dont un grand nombre a été cédé au muséum d’histoire naturelle de Besançon. Quelques spécimens sont conservés à la faculté des sciences. Ces échantillons ont, pour l’essentiel, été acquis auprès de la maison Deyrolle et de la maison Boubée, qui étaient les grands laboratoires de préparation et de fabrication à l’époque.
